La forêt de Marly est touchée par la maladie de l'encre. L'ONF entreprend de procéder à la coupe des châtaigniers dépérissants. Emoi et incompréhension pour les promeneurs...
Catherine et Pauline tentent de comprendre la situation.
La maladie de l’encre touche les châtaigniers de nos forêts
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C’est suite au déboisement intensif et imprévu dans la forêt de Marly et de Saint Germain que plusieurs adhérents nous ont interpellés pour demander des explications. A ce moment-là, nous avons pensé pouvoir faire quelque chose et surtout arrêter ce massacre.
C’est à ce même moment que l’OFFICE NATIONAL DES FORETS a programmé un rendez-vous Webinaire le 15 avril 2021 ouverts à toute la population mitoyenne des forêts en vue de donner des explications précises et très détaillés de cette effervescence.
Voici ci-dessous le compte rendu de cette réunion
Nous avons appris que les Châtaigniers, qui représentent un tiers des espèces dans la forêt sont en train de mourir de la maladie de l’Encre. Ce pathogène détruit le système racinaire ce qui provoque le dessèchement des rameaux. En effet cette maladie s’est aggravée plus particulièrement ces 3 dernières années suite aux grandes pluies de 2016 suivies des périodes de sècheresse très prolongées et des hivers très doux entre 2017 et 2020.
Au départ les équipes de l’ONF ont pratiqué une coupe sélective mais très rapidement ils se sont rendu compte que le tassement du sol durant ces opérations rendait la situation pire encore. En effet le tassement du sol retenait l’eau, porteur de cette maladie. Après divers essais, coupe solitaire, coupe sélective, coupe par parcelle, il s’avérait que la seule solution était d’abattre tous les arbres dans une même parcelle et en même temps pour éviter le stress aux autres arbres, le tassement du sol et éviter un accident, car parfois en 2 mois seulement, un arbre pourrait dessécher et tomber avec cette maladie.
Voyant que la maladie était en train de se propager très rapidement et compte tenu de l’importance et l’étendue des dégâts, rapidement l’O.N.F. a alerté le Préfet de la Région et lui a demandé de préparer une Déclaration de Crise Sanitaire au regard des Châtaigniers valable sur tout l’ile de France et opposable aussi bien aux forêts publiques qu’aux forêts privées. Cette déclaration de Crise Sanitaire a permis à l’ONF d’avoir beaucoup plus de moyens à leur disposition mais aussi la possibilité de réunir le monde scientifique et les autres acteurs concernés par ce problème tels les Bâtiments de France, ministère de l’Agriculture et l’INRA.
Un de ces moyens est l’utilisation de photos faites par des satellites dit télédétection qui donnent en temps réels des données infrarouge. Les divers acteurs se sont mis ensemble afin de créer un modèle d’algorithmes qui à son tour permet de faire des cartes très précises en vue de suivre en temps réel, jour par jour la propagation de la maladie et son impact sur chaque arbre.
Il y a d’autres équipes qui essaient de faire des croisements avec des Châtaigniers Asiatique notamment dans les Hauts de France, région également touchée par cette maladie. L’ONF dit faire le maximum car pour eux c’est 40 ans de travail, 5 jours par semaine qu’ils voient disparaître.
En Ile de France il y a 257.690 ha de forêt dont 38% des arbres sont des Châtaigniers ; c’est la 2ème essence la plus présente sur notre territoire. Il faut savoir que ce problème n’existe pas ailleurs en France sauf dans le Nord. Aussi la concentration de Châtaigniers chez nous est naturelle et n’est pas due à la main de l’homme.
Il va sans dire que le vide laissé par cette catastrophe écologique, il faut le combler par des essences qui ne sont pas sensibles à la maladie de l’encre, car la maladie reste au moins 20 ans dans le sol. Un de ces arbres est le chêne ainsi que d’autres variétés telles des érables ou des pins(!). En préparation des étés plus chauds, des essences venant du Sud sont en cours d’introduction dans nos forêts.
Pour ceux qui s’inquiètent pour la faune, on nous a assuré que le gibier tel les chevreuils et les sangliers s’adaptent rapidement à ce changement. De même, les jeunes arbres qui ont été plantés à la place des Châtaigniers sont très suivis et dès qu’il y a une jeune pousse qui meurt ou que sa croissance n’est pas suffisante, il est immédiatement remplacé. Actuellement la perte à ce stade est de 20 % environ.
Compte tenu de l’ampleur du problème vous comprenez bien qu’il n’est dans l’intérêt de personne de s’opposer à ces coupes. Tous ce que nous vous demandons est de respecter les chemins de promenade car tout tassement est source de problème et de stress pour les arbres.

Bilan : La réalité de cette maladie très présente dans l’ouest de la France et désormais en Ile-de-France, nous oblige à accepter ces coupes tout en restant vigilant sur la conservation de la forêt avec sa diversité, donc insister pour ne pas faire des plantations identiques, et ne pas diminuer la surface forestière sous divers prétextes.
Les coupes à blanc que nous constatons sont dramatiques et inacceptables, pour les humains et surtout pour la faune qui mérite d’être protégée dans son environnement
Nous ne manquerons pas de suivre la replantation des diverses espèces promises dans les parcelles touchées
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